Dans ce pays qui est frappé de "commémoritude" aiguë, où l'on entretien les anniversaires comme on soigne des plantes vertes (voir la guerre 14 - 18), un évènement est passé quasiment inaperçu : les 80 ans du Front Populaire.
Pourtant, le Front Populaire c'est
les congés payés,
les allocations chômage,
la semaine de 40 heures,
la liberté syndicale,
l'élection des délégués du personnel,
la généralisation des conventions collectives,
la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans(contre 10 ans auparavant),
le droit à la retraite à 65 ans pour les travailleurs des mines,
la création de l'Office interprofessionnel du blé afin de soutenir les prix des denrées agricoles.
Le Front Populaire a permis à des hommes et des femmes ne faisant pas partie de la classe dominante d'accéder à des postes de ministres.
Marx Dormoy, fils de cordonnier au poste de ministre de l'intérieur et qui a commencé comme représentant de commerce.
Albert Bedouce, de père inconnu et d'une mère domestique au poste de ministre des Travaux publics, qui a commencé à 12 ans comme livreur à domicile.
Henri Tassot, secrétaire d'Etat qui a commencé comme employé de commerce.
On revivra la même expérience à la Libération avec le gouvernement issu de la résistance quand les élites avaient sombré dans la collaboration.
Grâce au Front Populaire, des familles d'ouvriers ont pu prendre le train pour la première fois et d'autres ont découvert le pays à vélo.
Pourquoi oublier cet anniversaire qui a été source de progrès social et continuer à célébrer les génocides et autres barbaries ?